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Stanley JACKSON... saison 1999-2000

Il était arrivé presque sur la pointe des pieds au début de la saison. Après quelques cavalcades débridées en NBA et dans le championnat espagnol, Stanley Jackson avait débarqué à Dijon comme le meneur qui devait conduire la JDA au bout de ses rêves. En une vingtaine de matches, Chris Singleton était parvenu à tailler à sa mesure des habits d'abord un peu trop grands pour lui. De celui qu'il avait appelé un "cheval sans selle", le coach dijonnais avait fait l'un des meneurs les plus en vue du championnat de France. MVP du All star de Nancy, joueur bénéficiant de la meilleure évaluation...etc...etc. Il est, encore à l'heure actuelle, le 17ème meilleur passeur de l'histoire de la Pro A avec 1076 passes.

 

On se souvient pourtant que lorsque Chris Singleton avait déniché l'Américain dans l'anonymat du camp de Delannay Rudd, à Greensboro (USA), la partie n'était pas gagnée d'avance. Nul ne savait véritablement si ce "cheval sans selle" pourrait bel et bien devenir une bête de course. De sorte que la JDA ne lui avait proposé qu'un contrat de deux ans, assorti d'une clause libératoire. Et ce qui devait arriver arriva: Stanley Jackson, son agent et Chalon, ont donc bénéficié de la possibilité qui leur était contractuellement offerte. En versant 30 000 dollars à la JDA, une somme qui peut apparaître bien modeste dans le milieu du sport professionnel, le meneur qui était devenu la coqueluche du palais des Sports est donc passé dans un camp où personne ne l'attendait... C'est ainsi que celui qui fût "sellé" à Dijon partit courir à Chalon, à la faveur d'un contrat de deux ans. Chris Singleton, qui avait imposé son poulain même au plus fort de la tempête, considèra que tout cela était très flatteur, pour lui comme pour la JDA. Les rencontres suivantes entre l'Elan et la JDA, où certains n'apprécièrent pas vraiment que l'Américain se soit livré au frère ennemi, n'en furent que plus pimentées.

Peut-être que tu peux rapidement te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas encore?

 

Je m'appelle Stanley Jackson, joueur de basket professionnel à la retraite. J'ai joué en NBA avec les Timberwolves une saison en 1993 et en Europe pendant 11 ans. Au cours des ces années, j'ai évolué 7 ans en France, ma première saison étant à Dijon.

 

Comment vas-tu aujourd'hui? Quoi de neuf dans ta vie?

 

Tout va bien pour moi! Je suis Premium Sales Manager pour le Target Center et les Minnesota Timberwolves.  Je travaille au jour le jour avec nos partenaires les plus investis, avec chaque PDG et Directeur Général, pour vendre nos loges et nos places au plus près du terrain. J'assiste à tous les évènements et concerts organisés au Target Center. C'est une carrière amusante. Les matchs et les spectacles sont des occasions où les commerciaux peuvent rencontrer des personnes qu'ils ne verraient pas ailleurs.

Du côté personnel, j'ai un fils d'un an, Silas. Ma fille la plus vieille, Brikeil, a 21 ans et vit maintenant à New-York. Mon autre fils Bakari a 17 ans et il est entrain de choisir dans quelle université il va aller. Il fait également de l'athlétisme, et il est doué ! Ma femme Jennifer espère visiter la France très bientôt car elle est allée à l'université à Lyon.

 

Tu as joué pour la JDA en 1999. Te souviens-tu de certains de tes coéquipiers? Es-tu toujours en contact avec certains d'entre eux?

 

Je me souviens encore de mes coéquipiers à Dijon. A travers les réseaux sociaux, je reste en contact. Je me souviens encore de Jean-Paul Atticot, tragiquement décédé au cours de la saison. Je crois me souvenir qu'il n'avait que 19 ou 20 ans. C'était l'expérience la plus triste que j'ai eu dans le sport.

 

Où as-tu évolué après avoir quitté JDA?

J'ai joué à Chalon pendant 5 ans, puis à Strasbourg avant de prendre ma retraite sportive.

 

As-tu un regard parfois sur les résultats des équipes où tu as joué?


Je regarde les résultats à l'occasion. Je vois les joueurs français de NBA quand ils viennent à Minnesota pour jouer contre les Timberwolves.

 

Tu as rejoins le voisin et "ennemi" Chalon-sur-Saône l'année suivante. Comment as-tu accueilli les quelques sifflets qui ont accompagné ton retour à Dijon ?

Tous les joueurs vous diront qu'ils aiment la passion et la rivalité qui animent les derbys. Je ne me suis pas préoccupé des sifflets et des huées qu'il y a eu lors de mes matchs à Dijon avec Chalon... Je me concentrais sur mon jeu, c'est le principal !

Depuis que tu as arrêté ta carrière sportive, qu'est-ce que tu as fait? Tu avais préparé ton après-carrière?

J'ai travaillé comme agent immobilier un petit moment avant de rejoindre le Target Center et les Timberwolves. J'ai siègé également dans un certain nombre d'associations à but non lucratif à Minneapolis qui aidaient les jeunes et qui développaient le théâtre et l'art au sein du quartier culturel de la ville.

 

Tu rechausses encore les baskets de temps en temps?

Je ne joue que très rarement mais quand mon fils sera plus grand, je pense que je reviendrais sur les terrains pour jouer avec lui. Je peux être jeune à nouveau. Je fais également beaucoup de golf... J'adore ça !

 

Quels souvenirs gardes-tu de ta saison à la JDA?

Plus que du basket-ball... C'était ma première expérience en France. J'ai pu découvrir tout ce que ce pays avait à offrir: la nourriture et le vin bien sûr, mais aussi le patrimoine culturel de la Bourgogne.

 

Est-ce que tu es déjà revenu en France?

 

J'y suis déjà revenu trois fois depuis ma retraite sportive en 2006... J'adore ce pays !! Et j'ai bien la ferme intention d'y revenir un jour en vacances, c'est l'un des souhaits de ma femme également !

Mon plus grand échec: Je dirais lorsque nous avons perdu la finale de la Coupe Korac avec Chalon.

Mon rêve inachevé: Gagner un Championnat.

Ma plus grande réussite: Individuellement quand j'ai gagné le Slam Dunk Contest en Espagne.
 
Ce qui me énerve plus que tout: Le racisme, le sexisme, et le mauvais esprit sportif.
 
Ma plus grande erreur: Pas d'erreurs... Seulement des leçons apprises.
 
Le plus beau jour de ma vie: Tous les jours quand je me réveille... Plus je vieillis, plus je me rends compte de cela.


Ce que j'aimerais que les gens disent de moi: Que j'ai joué pendant toute ma carrière avec passion et plaisir...
 
Ce que je n'aimerais pas qu'ils disent de moi: Que je n'ai pas tout donné.

Un héros de film: Luke Skywalker.
 
Si j'étais une femme: Cleopâtre.
 
Mon meilleur souvenir professionnel: Marquer un 3 points dans mon premier match NBA.
 
La meilleure chose dans ma profession: Rencontrer des gens prospères et apprendre d'eux ... en tant que joueur de basket et maintenant comme businessman.
 
Ce que j'ai le moins aimé dans ma profession: La politique.
 
Ce que j'aime le moins à Dijon: Loin de Paris.
 
Ce qui me plaît le plus à Dijon: La Moutarde de Dijon.
 
Le super-pouvoir que j'aimerais avoir: Connaître l'avenir.

 

Tes hobbies: Kickboxing, musique, lecture, films, jouer avec ma fille aux jeux vidéo et aux cerceaux avec mon fils.

 

Un dernier mot pour les supporters? Peut-être en français?

 

Merci pour votre soutien, et je ne vous en veux pas pour les sifflets lors de mes retours avec Chalon ! Et en français je vous dirais: Je suis Charlie !!

 

 

Propos receuillis par Guillaume MARIE

 

 

CARRIERE

 

1993-1994 : Minnesota Timberwolves (NBA)

1994-1995 : AEK Lanaka (1er division)

1995-1996 : Florida Beachdogs (CBA)

1996-1997 : Caceres (Liga ACB)

1997-1998 : Séville (Liga ACB)

1998-1999 : Quad City Thunder (CBA)

1999-2000 : Dijon (Pro A)

2000-2005 : Chalon-sur-Saône (Pro A)

2005-2006 : Strasbourg (Pro A)

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